Deux semaines après notre retour en France, nous avons le plaisir de vous faire partager nos premiers retours de l’Expédition Darién.

Il y a bien longtemps que nous ne vous pas donné de nouvelles. La faute à une connexion internet inexistante pendant l’expédition et à un retour en France sur les rotules ‒ moins 6 kg pour Julien, champignons aux pieds pour Barbara ‒ et sur les chapeaux de roues ‒ conférence à Paris, animations scolaires à Nantes…

On vous rassure : tout va bien ! On retrouve peu à peu du poil de la bête, l’expédition s’est déroulée sans problèmes majeurs et nous revenons avec une vision bien plus claire de l’état de la biodiversité dans le Darién. Mais voilà, depuis notre arrivée en France, il y a 10 jours, les mêmes questions reviennent inlassablement : Comment témoigner de l’aventure que nous venons de vivre ? Par quels moyens alerter le public et les autorités sur la situation dans le Darién ? Simplement : par où commencer ?

Et bien nous avons décidé de commencer par vous ! Vous, qui avez cru en ce projet, qui l’avez soutenu, encouragé, et qui en êtes aujourd’hui les ambassadeurs. On ne va pas vous le cacher, nous avons connu des fortunes diverses au cours de l’Expédition Darién, alternant entre déconvenues et découvertes, désillusions et émerveillement.

D’UN COTÉ, nous avons du faire face à :

  • >  l’abandon ‒ de dernière minute ! ‒ de plusieurs membres de l’équipe.
  • >  la déforestation, aux incendies, à la monoculture de banane plantain, à l’élevage extensif dans des zones que nous pensions vierges de toute exploitation.
  • >  des forêts comme “vidées” de leur faune ‒ tout particulièrement concernant les grands mammifères ‒ sous la pression des activités humaines environnantes.
  • l’impossibilité de partir réellement sur les traces du singe araignée gris et donc de tenter de redécouvrir l’espèce.

DE L’AUTRE COTÉ, nous pouvons êtres fiers d’avoir :

  • >  mené la toute première exploration dans les localités de Cocalito et de Pucuru et par conséquent d’avoir obtenu des données nouvelles pour la science.
  • >  partcipé à la découverte d’espèces qui pourraient s’avérer nouvelles pour la science : un dendrobate (du genre Silverstonia) ainsi qu’un serpent (du genre Leptophis)jamais observé auparavant au Panama.
  • >  effectué les premières observations et premiers échantillonnages d’Atelopus certus ‒ amphibien extrêmement rare et menacé, endémique du Darién ‒ aussi à l’Est du Panama.
  • >  trouvé des traces de jaguar et de tapir, qui attestent de leur présence dans les zones explorées.
  • >  recensé plus d’une dizaine d’oiseaux endémiques du Darién sur l’ensemble de la mission
  • >  partagé les enseignements de cette mission avec les membres des communautés Emberá-Wounaan et Guna – notamment avec les plus jeunes.

Comme toute mission scientifique pionnière, l’Expédition Darién a connu son lot de difficultés et de déconvenues. Elle nous a surtout permis de lever un peu plus le voile sur cette zone mystérieuse, méconnue et plus que jamais menacée. Nous avons désormais une responsabilité :

Révéler cette région, sa richesse biologique et culturelle, ses peuples et les périls qu’ils encourent aux yeux du grand public, grâce à nos images et récits !

 

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