L’EXPÉDITION MAKAY 2017

À l’été 2017, l’association Naturevolution organisait une grande expédition transdisciplinaire dans le massif du Makay, à Madagascar, dix ans après la première traversée de ce “monde perdu” par son fondateur, Evrard Wendenbaum.

Pendant 6 semaines, des chercheurs, des étudiants et de nombreux écovolontaires ont contribué à l’inventaire biologique et archéologique de cette région en grande partie inexplorée. À la clef, de nombreuses découvertes dans les 9 champs disciplinaires concernés par la mission : primatologie, mammalogie, ornithologie, herpétologie, ichtyologie, entomologie, carcinologie, botanique, archéologie. Et un constat : il faut agir vite pour protéger ce coffre-fort de biodiversité.

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Makay 2017 - Natexplorers

 

UNE MISSION SCIENTIFIQUE D’ENVERGURE

Du 22 juillet au 2 septembre 2017, plus de 120 personnes – chercheurs, étudiants, logisticiens, équipe de tournage et média, écovolontaires, etc. – se sont relayées sur le terrain pour œuvrer à l’amélioration des connaissances concernant le Makay et participer ainsi à la protection de cette région unique et encore largement méconnue.

Six semaines d’investigation qui étaient consacrées à l’étude des mammifères (lémuriens, carnivores, rongeurs et chauves-souris), des oiseaux, des reptiles et des amphibiens mais aussi d’une biodiversité plus “négligée” : poissons, insectes, crustacés, fougères, mousses…

Refuge d’une nature exceptionnelle, le massif abrite également un patrimoine archéologique inestimable : plus de 500 peintures rupestres y ont déjà été découvertes. En grande partie inexploré, ce “Lascaux” malgache a fait l’objet de prospections poussées, à la recherche de nouveaux vestiges archéologiques.

 

DES TECHNIQUES MODERNES ET NON-INVASIVES

De nombreux projets scientifiques ont nécessité l’intervention d’une équipe de grimpeurs, cordistes et logisticiens. Ces derniers étaient chargés de mettre en place des techniques innovantes et respectueuses de l’environnement pour offrir un accès sécurisé aux zones les plus délicates – allant de l’équipement de falaises à celui d’arbres émergents, en passant par des systèmes de tyroliennes suspendus au-dessus de la canopée !

 

Makay 2017 - Natexplorers

 

LES SCIENCES PARTICIPATIVES AU CŒUR DU PROJET

Pour la première fois, une expédition française d’envergure accueillait en son sein un groupe d’une soixantaine d’écovolontaires. Dans l’esprit des sciences participatives, ils avaient pour rôle d’assister chercheurs et étudiants dans leur travail, de la réflexion des protocoles jusqu’à leur mise en oeuvre. L’implication de ces personnes, de tous âges et de tous horizons, a conduit à de riches échanges et belles découvertes avec les 30 scientifiques de l’expédition Makay 2017.

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Makay 2017 - Natexplorers

 

UNE MISSION PLURIDISCIPLINAIRE, DES DÉCOUVERTES EN SÉRIE

Sur le terrain, les équipes se sont réparties selon les 9 champs disciplinaires et 6 écosystèmes – dont 4 forêts jusqu’alors inconnues de la science – explorés au cours de la mission. Très vite, les découvertes scientifiques se sont enchaînées et n’ont cessé de s’accumuler, jusqu’aux tout derniers moments de l’expédition.

Avec un bilan provisoire très prometteur de plus de 40 espèces animales et végétales recensées pour la première fois dans le massif, l’expédition Makay 2017 a notamment permis :

 

  L’obtention des premières images de fossa (Cryptoprocta ferox), plus grand prédateur et mammifère de Madagascar, dans le Makay.

➝  La découverte des premiers crustacés d’eau douce (crabes et crevettes) du massif. Les travaux génétiques en cours révéleront s’il s’agit d’espèces nouvelles pour la science.

➝  L’inventaire d’une dizaine de nouvelles espèces d’amphibiens et de reptiles pour le Makay, dont plusieurs grenouilles du genre Mantidactylus, le caméléon Furcifer oustaleti et le serpent Langaha madagascariensis.

➝  Le recensement de 10 des 14 espèces de rapaces diurnes malgaches, confortant le statut du Makay comme hotspot ornithologique à Madagascar.

➝  L’échantillonnage de plusieurs spécimens de poissons qui appartiendraient à une nouvelle espèce du genre Pachypanchax. Actuellement en cours de description, Pachypanchax sp. est à ce jour représenté par une seule population et quelques dizaines d’individus.

➝  La réalisation, en archéologie, d’un travail de sondage sur des sites rituels qui a conduit à la découverte de 5 nouveaux abris sous-roche ornés de peintures pariétales.

 

DES AMBITIONS ÉLEVÉES, DES MESURES INDISPENSABLES

Ces données – qui s’étofferont dans les mois et années à venir – confirment l’importance biologique, culturelle et patrimoniale du Makay à l’échelle nationale et internationale.

Elles témoignent également du rôle refuge joué par le massif pour un grand nombre d’espèces au cours de la saison sèche – moins propice à la biodiversité que la saison des pluies.

Elles apportent enfin de nombreux arguments de poids pour que le statut de parc national soit attribué par l’état malgache au Makay et, in fine, pour prétendre à son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.

➝  Consultez le communiqué de presse de l’expédition

 

Makay 2017