L'EXPLORATION DE LA TERRE
En ce nouveau siècle et millénaire qui peine encore à trouver ses marques, l’exploration (se) doit de jouer un rôle fondamental.
Cinq siècles après les voyageurs de la Renaissance, partis à la découverte d’un prétendu « Nouveau Monde », il faut, à notre tour, entreprendre l’exploration d’une terre inconnue : la nôtre (1) ― une terre changeante, mouvante, vivante, réactive.
La terre, voilà notre terra incognita. Celle que nous pensions si bien connaître et dont nous découvrons, chaque jour un peu plus, les limites de l’exploitation et l’infinie possibilité de l’exploration.
À la suite des biologistes, écologues, éthologues, anthropologues, qui « repeuplent » constamment la terre, il devient clair que nous sommes bien plus multiples et divers que nous le pensions. Pour ne donner qu’un chiffre : nous connaissons aujourd’hui 2 millions d’espèces vivantes, soit 20 % des 10 millions d’espèces qui peupleraient la planète (2) ― et encore, au-delà de leur description scientifique, nous ne savons presque rien de la plupart de ces quelque 2 millions d’espèces.
Dans le même temps, et sous le poids des données recueillies par les scientifiques à travers le monde et les époques, nous ne pouvons ni nier ni rester indifférents au fait que l’homme, par ses activités, bouleverse les écosystèmes à un rythme tel qu’ils n’ont pas le temps de s’adapter : surexploitation des êtres et des milieux, pollutions, changements climatiques, destruction et fragmentation des habitats… Nous faisons à la fois la douloureuse expérience d’être devenus des « mangeurs de terre » (3) et le difficile apprentissage d’un monde que nous n’habitons pas seuls, et qu’il nous faut apprendre à mieux partager.
« Mais il ne s’agit pas de se complaire dans les ruines ou d’abandonner la tâche de découvrir » (1), bien au contraire. L’exploration de la terre ne fait que commencer, l’ampleur de la tâche est colossale, notre responsabilité immense !
Aujourd’hui, « il faut chercher à savoir comment le monde fonctionne et surtout comment l’homme va se conduire à l’égard de cette petite boule si fragile tournant dans l’Univers. » ― Théodore Monod
Crédit : Quentin Hulo
NATEXPLORERS
Barbara Réthoré et Julien Chapuis sont biologistes – éthologues de formation –, médiat·rices scientifiques et chargé·es d’enseignement universitaire. Depuis 2013, iels œuvrent à la confluence de l’exploration, des sciences et de la culture du vivant.
En 2015, iels fondent la structure d’exploration et de culture scientifique Natexplorers au sein de la coopérative angevine CDP49, dont iels deviennent associé·es en 2018 et continuent aujourd’hui de porter les valeurs – celles d’une économie sociale, solidaire et écologique.
D’abord en Amérique centrale, à Madagascar, ou dans les Petites Antilles – des zones d’action prioritaires appelées « points chauds de biodiversité » –, Barbara et Julien cherchent à mettre en récit les savoirs scientifiques pour les rendre « vivants » et accessibles au plus grand nombre, par le biais de films documentaires, d’expositions interactives, d’articles, de rencontres in et ex situ… Des histoires au travers desquelles iels souhaitent contribuer à « changer la façon dont nous agissons dans le monde » (4).
En contrepoint de ces terrains lointains, leur dernier projet, Loire Sentinelle, s’établit avec un écosystème de proximité : la Loire. Initié en 2022 par une descente intégrale du fleuve, des sources à l’estuaire, Loire Sentinelle prend la forme d’une enquête collective, à la fois scientifique, artistique et journalistique, sur le vivant proche et ce qui l’affecte. Un projet qui leur tient tout particulièrement à cœur tant leur attachement au milieu de vie ligérien est profond : iels y ont grandi, l’une dans le Maine-et-Loire, l’autre en Loire-Atlantique ; s’en sont éloigné·es, du moins géographiquement ; avant de le retrouver pour y vivre, y travailler et… toujours le défendre.
Natexplorers : explorer par-delà l’idée de nature
Crédit : Quentin Hulo
EXPÉDITIONS PASSÉES
EXPÉDITION MAKAY ― 2017
Mission transdisciplinaire dans le massif du Makay à Madagascar
À l’été 2017, Barbara et Julien s’associaient à une mission d’envergure dans le massif du Makay, à Madagascar, en tant que responsables de la valorisation du travail scientifique. L’Expédition Makay réunissait plus de 10 disciplines scientifiques et 120 personnes sous l’égide de l’association Naturevolution et de son fondateur, Evrard Wendenbaum.
Six semaines d’investigation consacrées à l’étude des oiseaux, mammifères, poissons, amphibiens, reptiles mais aussi d’une biodiversité dite “négligée” – insectes, crustacés, fougères, mousses, etc. – et de vestiges archéologiques inestimables.
EXPÉDITION DARIÉN ― 2016
Exploration de plusieurs zones inconnues de la science dans le Darién
En mai 2016, Barbara et Julien se rendaient, aux côtés de quatre biologistes panaméens, dans l’une des zones les plus reculées de la planète : le Darién. À la frontière entre le Panama et la Colombie, iels explorent trois secteurs jusqu’alors inconnus de la science sur les traces du Singe-araignée gris (Ateles geoffroyi grisescens) – un primate encore jamais observé dans le milieu sauvage.
L’Expédition Darién avait pour objectif de (faire) connaître et défendre ce point chaud de la biodiversité et les communautés autochtones qui en dépendent.
ENTRE DEUX AMÉRIQUES ― 2013
État des lieux de la conservation de la biodiversité en Amérique centrale
Première étape d’un programme visant à mettre en relation, valoriser et soutenir des projets de conservation localisés dans les points chauds de biodiversité, l’expédition Entre Deux Amériques prenait place d’avril à novembre 2013, en Amérique centrale.
Du sud du Mexique au Panama, Barbara et Julien ont ainsi mené l’enquête pendant 200 jours auprès d’une vingtaine d’actrices et acteurs de la conservation d’espèces animales menacées et de leurs habitats afin de documenter et soutenir leur travail.
REJOIGNEZ L'AVENTURE !
Les expéditions et projets de médiation portés par Natexplorers représentent de formidables opportunités de partenariat tournées vers l’exploration, scientifique et sensible, le sens du collectif, la connaissance et sa transmission. Ils offrent des perspectives variées en matière de partenariat, sponsoring ou mécénat.
Perspectives qui ont su réunir divers partenaires autour de valeurs et d’ambitions communes, parmi lesquels : Agence de l’eau Loire-Bretagne, European Rivers Network, Fondation Danielle Mitterrand, Goal Zero, La Bourse des Possibles, LiveXplorer, Mekong, Mission Val de Loire, Mondial Relay, Nautiraid, Patagonia, Petzl, Report’Cité, Surfrider Foundation Europe, Tiboom, Welko, Zeppelin…
AJOUTEZ VOTRE NOM, REJOIGNEZ L’ÉCOSYSTÈME
Contactez-nous pour obtenir le dossier de sponsoring Loire Sentinelle et connaître le détail de nos offres de partenariats : contact@natexplorers.fr
Crédit : Josselin Clair
―
- (1) « Terra Forma, Manuel de cartographies potentielles », Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire – Éditions B42, 2019
- (2) « Systématique et exploration du vivant », Philippe Grandcolas et Marie-Christine Maurel (dir.) – ISTE Éditions, 2021
- (3) « L’arrêt de monde », Deborah Danowski et Eduardo Viveiros de Castro, au sein de « De l’univers clos au monde infini », Émilie Hache (dir.) – Éditions Dehors, 2014
- (4) « En plein vol. Vivre et mourir au seuil de l’extinction. », Thom van Dooren – Éditions Wildproject, 2021
―