Depuis 2010, des scientifiques explorent le massif du Makay, au sud-ouest de l’île Madagascar. Étudiant mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, insectes, plantes… ils dressent au fil des années une cartographie précise de ce territoire et de son exceptionnelle biodiversité.

Pour comprendre le contexte unique du Makay, il faut le resituer dans celui, plus large, de Madagascar.

 

L’un des 36 points chauds de biodiversité

Zones du globe où la biodiversité est à la fois extrêmement riche et menacée. Alors qu’elles ne couvrent que 2,3 % de la surface terrestre, ces régions abritent 50% des espèces de plantes et 43% des espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens connues dans le monde.

 

POINT CHAUD DE BIODIVERSITÉ… À DEUX CONDITIONS :

–  contenir au moins 1 500 espèces de plantes vasculaires endémiques – soit 0,5 % du nombre total d’espèces actuellement connues chez ce groupe.

–  avoir perdu 70% ou plus de sa végétation naturelle d’origine – à Madagascar, 90% des forêts ont déjà disparu du fait des activités humaines.

 

Endémique : ce dit d’une espèce – ou d’une autre unité systématique – vivant dans une région délimitée, généralement isolée écologiquement et géographiquement (île, massif montagneux, vallée, cours d’eau, cavité…).

À Madagascar, trois quarts des espèces sont endémiques.

Pour aller plus loin :

–  article “Biodiversité : grand défi du XXIe siècle”

–  conférence “Biodiversité, les enjeux de son étude et de sa préservation”

Les 36 hotspots de biodiversité identifiés à l’échelle du globe, dont Madagascar (Conservation International).

 

L’un des 18 pays de mégadiversité

Pays qui concentrent un nombre élevé d’espèces animales et végétales, le plus souvent endémiques. On parle de mégadiversité dans une région lorsqu’elle détient e au moins 1 % (3000 espèces) des quelque 300 000 plantes vasculaires endémiques du monde.

Ensemble, les pays de mégadiversité abriteraient les trois quarts de toute la biodiversité planétaire. C’est également dans ces territoires que le plus grand nombre de formes culturelles est attesté (langues, arts…).

 

Makay - Une île dans l'île

La 5e plus grande île du monde

Après l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo, Madagascar représente, avec sa superficie de 587 000 km², la 5e plus grande île du monde.

 

 Ici la Grande-Bretagne (230 000 km²), 10e plus grande île du monde, à la même échelle.

 

Parmi les derniers refuges naturels encore peu explorés et exploités à Madagascar, le massif du Makay est un cas singulier

De par ses caractéristiques géologiques, un massif ruiniforme façonné par des millions d’années d’érosion ; et sa situation géographique, au croisement des influences Est et Ouest de Madagascar, le Makay s’apparente à “une île dans l’île”.

Formé de hauts plateaux couverts d’une végétation herbacée arbustive typique de l’ouest et de profonds canyons occupés par une forêt humide caractéristique de l’est de l’île, le massif, vu du ciel, prend des allures de labyrinthe minéral et végétal. Dans cet immense dédale de près de 4 000 km² (40 fois la superficie de Paris), la faune et la flore ont évolué en quasi-autarcie – à l’origine d’une biodiversité remarquable, profondément marquée par l’endémisme.

 

Pour aller plus loin :

–  article “Pourquoi mener une expédition dans le Makay ?”

–  article “Découvertes en série dans le Makay”

–  site internet de Naturevolution

Dessin de couverture : Aurélie Calmet (AUKA)

 

Makay - Une île dans l'île